Au collège de Cantelande de Cestas, le journal papier fait par les élèves sort chaque trimestre. Habituellement, les journalistes en herbe du Canard de Cantelande choisissent librement leur sujet. Mais pendant le confinement, le journal est devenu un site internet pour continuer d’exister, et s’est focalisé sur l’écologie. Lou-Anne Lafon, à l’époque en cinquième, avait choisi de parler de l’écologie à Poudlard, l’école des sorciers de la saga Harry Potter.
Le projet Les Apprenti·e·s est un programme d’éducation aux médias développé par l’association Les Ami·e·s de Far Ouest. Dans ce feuilleton, nous donnons la parole à des jeunes qui s’essaient à l’écriture ou l’audiovisuel. Que leurs réalisations soient d’initiatives scolaire, associative ou individuelle, notre plateforme les valorise. Ici, une ancienne cinquième du collège Cantelande nous partage ses réflexions sur l’écologie à Poudlard.
À Cestas, les élèves du collège Cantelande publient chaque trimestre leur journal papier, sous la direction de la documentaliste Claire Claverie, depuis sept ans. Le Canard de Cantelande connaît donc « une vingtaine de numéros », traduit Noah Cuau, co-rédacteur en chef de l’édition de l’an dernier et élève de troisième pour 2020-2021. Leur première édition en ligne, faite pendant le confinement, a reçu le Grand Prix Académique Médiatiks 2020, catégorie « collège ».
Mais avec cette fin d’année particulière, les journalistes en herbe ont dû repenser le format : « Avec le confinement, on pensait qu’il fallait trouver un moyen de continuer le Canard », s’explique Allan Malheiro, l’autre rédacteur-en-chef de l’an dernier. Ils se sont donc attelés à la création d’un site où publier leurs articles. L’organisation était aussi un peu différente, comme le développe Noah : « Nous avions régulièrement des conférences de rédaction entre 12 h et 14 h, puis pendant le confinement, nous faisions des visioconférences pour voir où ça en était. »
On a engagé des réflexions avec les écodélégués, les agents, les professeurs, les CPE, pour aller vers des pratiques plus écologiques au collège.
Cette année, ils étaient 34 volontaires, répartis dans des classes différentes, à participer à la rédaction du Canard de Cantelande, site et papier. Les deux rédacteurs en chef géraient cette petite équipe : « Notre rôle, c’est d’aider les élèves avec leurs sujets et gérer les projets avec Mme Claverie », précise Noah, avant qu’Allan ne poursuive : « On s’occupe de la mise en page du papier, mais aussi du site. » Quant aux articles, chaque élève choisit ce qu’il souhaite traiter, le soumet en conférence de rédaction, et fait son sujet seul ou en groupe.
« Avant, on n’avait pas forcément de thème, mais cette année, nous avons choisi l’écologie », détaille Noah. Pour Claire Claverie, leur référente, cette thématique est également liée aux écodélégués élus dans le collège pour informer. « C’est un sujet qui nous importe, c’est pour cela qu’on a engagé des réflexions avec les écodélégués, les agents, les professeurs, les CPE, pour aller vers des pratiques plus écologiques au collège. C’était aussi un parti-pris pour éviter de parler du Covid », complète Allan.
Une vingtaine d’articles sur l’écologie
« Malgré le thème de l’écologie, nous avions beaucoup de libertés. J’ai choisi ce sujet, car Harry Potter est un univers que je connais très bien depuis quatre ans », précise Lou-Anne Lafon, l’autrice de l’article ci-dessous. Elle a régulièrement parlé de la saga dans le journal, mais voulait « l’interpréter d’une autre façon. Quand on parle d’Harry Potter, on ne pense pas forcément écologie et inversement », détaille l’élève de quatrième.
Si l’article, qui interroge les tendances écologiques à l’école des sorciers, paraît humoristique, il pose de réelles questions sur nos gestes du quotidien que Lou-Anne a classé par thèmes : se chauffer, se déplacer, s’éclairer… « ce sont des actions que l’on fait tous les jours, les premières qu’on change quand on veut faire une démarche écologique », assène la collégienne.
On est prêts à faire un défi de réussir à trouver des solutions pour l’écologie… Dans le monde réel, pas que dans Harry Potter !
Lou-Anne maîtrise parfaitement l’univers Harry Potter, si bien qu’elle a à peine eu besoin de relire des passages du livre ou revisionner des extraits pour se souvenir des habitudes de Poudlard. Elle a été aidée par deux de ses camarades : « Hanaé Stéfano qui m’a aidée sur certains points et soumis des idées auxquelles je n’avais pas pensé à la base, et Anaïs Marty, qui était en troisième et n’est plus dans l’établissement maintenant, m’a relue et m’a aussi redirigée sur certains points. »
L’autrice termine son article en disant « on est prêt », en référence au mouvement du même nom, dont parle l’édito du Canard de Cantelande. « Prêts à faire un défi de réussir à trouver des solutions pour l’écologie… Dans le monde réel, pas que dans Harry Potter ! » assène Lou-Anne.
L’article de Lou-Anne est à retrouver sur le site du Canard de Cantelande .
Nous connaissons tous le merveilleux château d’Harry Potter où les élèves apprennent la métamorphose, les sortilèges, les potions, les défenses contre les forces du Mal… Mais à l’heure où les écoliers, collégiens et lycéens Moldus se penchent sur les pratiques écolos dans leurs établissements scolaires, la question se pose : Poudlard respecte-t-il notre belle planète bleue ? Voyons ça de plus près !
Se déplacer
Pour venir au collège et le quitter (bien qu’ils ne le fassent que quelques fois par an), les élèves de Poudlard utilisent un transport en commun : le train… et même si ce n’était pas le cas, leurs déplacements seraient sûrement plus écologiques que les nôtres, car très peu de sorciers sont capables de conduire une voiture (volante ou pas) et préfèrent se déplacer sur un balai volant (déjà qu’en train le trajet prend quasiment la journée, alors en balai). Et puis lorsqu’il faut évacuer les élèves en urgence : poudre de cheminette ! Formidable et efficace !
Se nourrir
Compte tenu des énormes banquets organisés dans ce collège, on ne peut que constater l’énorme gaspillage qu’engendrent ces repas monstrueux ; on peut espérer que les elfes de maisons en profitent pour se régaler ! Et même si nous ne le savons pas, nous supposons que leurs produits sont locaux !
S’éclairer
Lorsque les élèves sont dans la Grande Salle, qui est la salle de réfectoire et de remise de prix, des centaines de bougies flottent dans les airs. Lorsqu’ils sont dans la salle commune, le feu dans la cheminée les réchauffe et les éclaire à la fois. Et lorsque nos trois élèves préférés partent en expédition nocturne, c’est grâce à la lanterne qu’ils déambulent !

Se chauffer
Pour se chauffer, les élèves de Poudlard utilisent des cheminées et des bouillottes placées dans leurs lits par les elfes de maison. Et ils ont bien sûr de grosses couvertures. Durant la récréation, Hermione leur sauve la mise avec ses flammes bleues dans des bocaux.
Respecter la biodiversité
Les seules informations que nous ayons à ce sujet sont que le château est entouré d’une forêt remplie d’animaux fantastiques et que le lac voisin abrite un calamar géant. Nuire à une de ces bêtes pourrait s’avérer extrêmement dangereux, Drago Malfoy s’en souvient. Les élèves sont d’autre part autorisés à adopter comme animaux de compagnie des espèces très variées comme le crapaud, la chouette, le rat… De plus, des cours de botanique sont dispensés chaque année, ils permettent à chacun d’apprendre à s’occuper des plantes.
S’informer
Pour se tenir au courant des dernières informations croustillantes sur le monde de la sorcellerie, les étudiants n’ont qu’un seul choix : les journaux papier ! Force est de constater ce petit gaspillage de papier, mais au moins, ils sont apportés par des hiboux. Notons que les élèves n’ont pas accès à Internet, leur source d’informations à eux, c’est la bibliothèque !
Bien sûr, comparer notre rapport à l’écologie à celui des apprentis sorciers à Poudlard, ce n’est pas très équitable ! Ils s’en sortent beaucoup mieux que nous ! Nous, nous n’avons pas une baguette magique pour sauver notre belle planète bleue, mais à réfléchir et à batailler, nous, « On est prêt ».