Épisode 7
19 minutes de lecture
Lundi 7 septembre 2020
par Les Apprenti·e·s
Les Apprenti·e·s
Les Apprenti·e·s sont des jeunes ayant pris part à des programmes d'éducation aux médias, d'initiative scolaire, associative ou individuelle. Certain·e·s ont fait une "immersion" ou un atelier "premier papier" chez Far Ouest.

De quel camp êtes-vous : ceux qui acceptent les cookies d’un site pour accéder à son contenu rapidement, ou ceux qui prennent le temps de les refuser ? De novembre 2018 à avril 2019, Hugo et Enzo Soum ont réalisé le film « Donnez vos données ». Ces deux jumeaux, à l’époque en terminale ES au lycée Jean Monnet de Blanquefort, ont fait de leur établissement leur terrain de jeu pour sortir ce court-métrage au sujet polémique, afin de participer au « Nouveau Festival ».

Le projet « Les Apprenti·e·s » est un programme d’éducation aux médias développé par l’association Les Ami·e·s de Far Ouest. Dans ce feuilleton, nous donnons la parole à des jeunes qui s’essaient à l’écriture ou l’audiovisuel. Que leurs réalisations soient d’initiatives scolaire, associative ou individuelle, notre plateforme les valorise.

Que raconte « Donnez vos données » ?

Hugo : C’est une bande de jeunes qui vivent leur vie jusqu’à ce que la question des données commence à apparaître dans leurs débats. C’est quelque chose d’omniprésent : tous les jeunes ont un téléphone et un rôle à jouer avec ces données. Donc ils décident de mener leur enquête jusqu’à piéger l’entité responsable de la confiscation de ces données. À côté de cette bande, on suit une espèce d’entreprise malhonnête, cet homme qui essaie de récupérer les données des jeunes. On a quand même tendance à se dire « ce n’est pas si important que ça », alors que finalement, on nourrit des économies avec nos données.

Comment vous êtes-vous rendu compte de cette problématique ?

Hugo : Je ne m’en suis pas spécialement rendu compte quand j’ai eu un téléphone. C’est plutôt quand j’entre sur un site d’information et qu’ils martèlent : « acceptez les cookies ». Et quand j’ai appris que Facebook récoltait les données pour les revendre aux entreprises, je me suis rendu compte que c’est quelque chose qui pèse. C’est une économie : c’est à la fois violent, mais on ne sent rien passer. Sur le moment, ça m’a beaucoup amusé de représenter ces données à l’échelle du réel avec les Post-its et de représenter le virus informatique sous forme humaine pour qu’on puisse voir ce que c’est, et pour la diaboliser. C’est un robot sans vie qui ne parle pas, qui n’interagit même pas avec les humains, mais qui fait son travail sans laisser de trace.

Qu’est-ce qui vous a marqué dans ce tournage ?

Hugo : Ce sont les personnages. Ce qui m’a fasciné quand j’ai commencé à les imaginer, c’est que d’un côté, on a la jeunesse consciencieuse : ils se rendent compte du problème et l’éliminent en prenant une télécommande. Bon, ça fait un peu science-fiction. J’ai aussi fait jouer des professeurs, des membres de la vie scolaire, l’infirmière et le CPE : c’est le public qui ne se rend pas compte de la prise de leurs données et c’est aussi pour représenter une grande partie de la foule.

Au final, dans le film, c’est un pacte avec le diable : tu veux des abonnés, en échange, tu fais du placement de produits. 

Et il y a le professeur qui est aveuglé par les données. Là, j’ai peut-être initié une discussion sur « être famous » sur Instagram. Au final, dans le film, c’est un pacte avec le diable : tu veux des abonnés, en échange, tu fais du placement de produits. C’est pour ça que dans plusieurs scènes du film, on peut voir en arrière-plan la boîte Nesquik pour représenter le produit et la publicité qui est partout dans nos vies. Même dans la rue, quand on se rend compte du nombre de panneaux publicitaires, on n’y fait même plus attention, mais c’est quelque chose qui se fait dans le subconscient : quand on est face au produit, on s’identifie à lui très vite et c’est celui qu’on va prendre en premier.

Aujourd’hui, vous sentez qu’il y a toujours ces catégories ?

Hugo : Oui, très largement. Même si d’un côté, on se rend compte que les jeunes doivent et sont aussi sensibilisés à ce genre de débat, il y aura toujours une sensibilité qui fait qu’on se dit que ce n’est pas important tant que ça ne nous atteint pas physiquement. Mais pour l’instant, ce n’est pas forcément le sujet au centre du débat public. Mais il divisera, notamment par le genre de personne qu’on est face aux données : un consommateur averti ou non.

Diriez-vous que c’est un film engagé ?

Hugo : J’ai envie de dire « oui », parce qu’on ne parle pas de n’importe quoi dans ce film. On parle des données et de nos réactions face à ce genre de phénomène. On s’en rend compte déjà au début du film, quand le personnage d’Annabelle se demande pourquoi son ami va acheter un téléphone. Parce que c’est la publicité, ou des conventions. Mais je ne vais pas non plus faire une croisade contre les gens qui se laissent prendre leurs données. Ça participe à une discussion autour de cette thématique.

Quel a été votre rôle dans le court-métrage ?

Hugo : Enzo était plus dans la technique et a fait le making of, et moi, je voulais vraiment avoir la mainmise sur toutes les disciplines : direction d’acteurs, composition de la musique, un peu le cadrage, mais surtout la réalisation. « Donnez vos données » n’a pas été tourné avec de vrais acteurs, mais des amis. C’était uniquement pour s’amuser et je ne regrette absolument rien. Comme j’avais déjà écrit le scénario en deux soirées, je savais ce que j’avais à faire. Enzo était un vrai bras droit parce que je pense que sans lui, je n’aurais pas été bien loin. Et il jouait aussi le rôle du professeur complice !

Enzo : On a aussi tous été acteurs dans le projet ! Je le faisais quand Hugo tenait la caméra. Sinon, je m’occupais de faire les prises de vue. C’était la première fois qu’on filmait avec une caméra, donc avec toutes les options professionnelles. C’est pour ça qu’au niveau de la qualité de l’image, on se dit qu’on pourrait faire mieux aujourd’hui. Mais ça fait partie de l’expérience.

Et qu’en pensez-vous quand vous le regardez aujourd’hui ?

Hugo : Il me pique un peu les yeux. J’ai vraiment l’impression d’être un « vieux » quand je dis ça, mais ça aurait pu être mieux au niveau de la musique. Peut-être, pousser le jeu d’acteurs, parce que je sais que j’ai été assez exigeant sur le tournage. Et penser tel mouvement de caméra ou telle chose que j’aurais pu ajouter pour rendre le court-métrage encore meilleur. Mais je suis quand même content qu’il existe : si, à chaque fois que je devais faire un projet, je me disais qu’on pouvait toujours faire mieux, on ne s’en sortirait pas. Et je gravis les échelons à mon rythme.

Enzo : Et ça fait partie de notre histoire !

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Dans le court-métrage, les Post-its représentent les données des gens que récolte l’entreprise.

Mais c’était la première fois que vous preniez une caméra en main !

Hugo : Oui, à la base, on tournait avec nos téléphones. Et on s’est dit que pour ce court-métrage, on voulait faire quelque chose avec une plutôt belle image. Donc on a pris une caméra qu’on est allés chercher à l’ABC, association à Blanquefort. J’y ai rencontré Jérôme, qui s’occupe de la partie vidéo de cette association et que je remercie pour nous avoir prêté la caméra.

Comment avez-vous appris le tournage et montage ?

Hugo : J’ai commencé les vidéos avec mon frère en 2012, donc dès qu’on a su tenir un appareil électronique qui savait filmer, une tablette. Ensuite, c’étaient nos téléphones et maintenant, nos appareils photo et un peu de matériel. Et ça s’est appris par le fait de voir chaque jour du contenu sur internet ou la télé.

Vous deviez être jeunes !

Hugo : 2012, on était en CM2-6e, donc vers 11 ans. C’est assez tôt, mais on avait l’esprit assez libre. On pouvait faire n’importe quoi avec la caméra, quitte à filmer des sketchs, parodies de films, ou même des mini-films entre nous. On passait vraiment beaucoup d’après-midi à filmer. Déjà, en seconde, j’ai gagné le Clap d’argent du concours « je filme le métier qui me plaît », un concours national : on filme un métier et on invente une histoire.

Enzo : De mon côté, j’avais déjà fait quelques vidéos, comme « La fête des Terminales » en 2019, ou une vidéo sur les élections des délégués pour le blog du lycée. Donc le CPE savait qu’on était des « videomans », et c’est pour ça qu’il nous a sollicités.

Aujourd’hui, on se rend compte qu’il y a des moyens, des gens à gérer donc il y a cette conscience professionnelle qui émerge de plus en plus dans notre travail.

Justement, comment avez-vous pensé à faire « Donnez vos données » ?

Enzo : On a fait ce film pour le « Nouveau Festival », qui réunit presque tous les lycées de Nouvelle-Aquitaine pour que les jeunes puissent exposer ce qu’ils savent faire. Ça contient beaucoup de disciplines : le slam, la musique, le cinéma, l’audiovisuel, etc. Quand le CPE nous a proposé d’y participer, on s’est réuni avec nos amis pour écrire une histoire assez folle. C’est comme ça qu’on a créé ce court-métrage en novembre 2018.

Hugo : Le tournage s’est déroulé en janvier 2019, et on a terminé fin avril. Le CPE savait déjà qu’on était les « vidéomans », comme il le disait. Donc quand il nous a proposés, on s’est dit : « Quoi de mieux pour terminer cette dernière année de lycée que de faire un petit court-métrage pour le Nouveau Festival ? »

Et aujourd’hui, vous continuez dans le domaine du cinéma ?

Hugo : Complètement. Une semaine avant l’écriture de « Donnez vos données », on passait nos concours pour 3iS, une école d’audiovisuel située à Bègles. Donc on est en préparation d’un court-métrage pour l’école et en octobre, on passe en deuxième année. Moi, je vais entrer en réalisation et Enzo dans le cadrage. Aujourd’hui, je me rends compte que ça prend de plus en plus de temps de faire des projets, mais je suis de plus en plus ambitieux.

Enzo : On a chacun un domaine bien distinct : Hugo est plutôt dans la fiction et raconter des histoires avec des personnages. Moi j’ai toujours été dans l’aspect comédie : me filmer face caméra. Je pense continuer dans ce domaine, je développe d’ailleurs un projet personnel. Mais je n’exclus pas la fiction.

Vous continuez les vidéos en binôme aujourd’hui ?

Hugo : Moins aujourd’hui, car je me suis rendu compte qu’il fallait que je me concentre plus sur le texte et la mise en scène, alors que dans les années 2014-2015, on faisait presque deux à trois vidéos par mois : des parodies, des sketchs, courts-métrages et petits films. On filmait quand même très vite avec nos téléphones. Aujourd’hui, on se rend compte qu’il y a des moyens, des gens à gérer donc il y a cette conscience professionnelle qui émerge de plus en plus dans notre travail. Et l’année prochaine, on ne sera plus ensemble.

Mais on continuera à rêver de choses à la caméra tant que des gens seront prêts à raconter des histoires avec. Et pour les jeunes, ne soyez pas stressés, faites tout ce que vous voulez. On a tendance à se limiter en se disant qu’on n’a pas le temps ni le matériel. Et justement, c’est en faisant tout ce que l’on veut, même presque n’importe quoi, qu’on touche à tout et qu’on développe cette sensibilité.

Les Apprenti·e·s
Les Apprenti·e·s sont des jeunes ayant pris part à des programmes d'éducation aux médias, d'initiative scolaire, associative ou individuelle. Certain·e·s ont fait une "immersion" ou un atelier "premier papier" chez Far Ouest.
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