Erik Orsenna est un « amoureux des fleuves ». Pour lui, ils racontent une histoire. Notre histoire. Présent au festival Biotope à Saint-Emilion il a répondu à nos questions.
Nous sommes au festival Biotope, à Saint-Émilion. C’est ici que nous avons commencé le tournage de notre feuilleton sur les pesticides « Cash sur Table ».
Quel est votre point de vue sur la façon dont le vignoble bordelais gère ce problème ?
Ah ! C’est une question extrêmement difficile parce que les alternatives aux pesticides et aux insecticides ont un coût. Avec un produit très haut de gamme, comme le vin produit dans le Saint-Emilionnais, vous pouvez être soigneux, prendre en charge plus de dépenses et vous débarrasser des mauvaises herbes avec des méthodes plus onéreuses que les produits que vous utilisiez avant. C’est beaucoup plus difficile avec des produits de gamme inférieure.
Sans oublier le rôle joué par les consommateurs : nous voulons toujours plus, en donnant toujours moins. Je pense très honnêtement que nous ne consacrons pas assez d’argent à notre alimentation ! Comment demander aux agriculteurs essorés par la grande distribution de fournir des produits de haute qualité quand nous préférons consacrer notre argent à nos téléphones portables ?

Certes, on fait beaucoup de progrès dans le domaine du bio, de la biodynamie, etc. Tous les vignobles vont s’y mettre progressivement. Mais regardons le problème dans son ensemble : généraliser des pratiques plus responsables implique de revoir le juste prix de notre alimentation.
Cet article est réservé aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter
Nous avons besoin de 1 000 nouvelles souscriptions pour continuer à exister.
Découvrir nos offres d’abonnement