Paysans, riverains et écologistes se mobilisent contre deux projets de porcheries industrielles dans les Pyrénées.
Illustrations : Manon Jousse
Des avions reposent sagement sur le tarmac de l’aéroport Lourdes-Tarbes, comme écrasés par la chaleur printanière de cette fin avril. Depuis le cimetière du bourg d’Ossun (Hautes-Pyrénées — 65), le visiteur bénéficie d’une vue imprenable sur le trafic aérien. La ville, qui compte un peu plus de 2 000 habitants, a fait récemment la une de l’actualité, pour d’autres raisons : un projet de porcherie industrielle, annoncé en grande pompe, a fait renifler plus d’un habitant.
Select’Porc, la filiale industrielle de la coopérative agricole Fipso a jeté son dévolu sur une porcherie abandonnée sur les terres d’Ossun. Son projet prévoit de démolir le bâti existant — et en passe de s’effondrer — pour reconstruire un bâtiment industriel d’élevage hors-sol qui pourrait accueillir 6 000 porcs annuellement, soit environ 2 000 de manière continue. Une association d’habitants, « No porcharan », s’est constituée fin 2018 afin d’empêcher ce projet de voir le jour. Mais, en dépit de leur intense mobilisation, le préfet a accordé le feu vert au projet en mars 2019. Les habitants ont déposé un recours gracieux et ont d’ores et déjà prévu, en cas d’échec, de poursuivre leur action en justice.

À quarante kilomètres de là, la commune d’Escoubès (Pyrénées-Atlantiques — 64), qui comptabilise environ 450 habitants et plusieurs milliers de porcs répartis dans huit élevages, fait face au même poids lourd de l’agro-industrie. Ici, c’est contre un projet d’extension de porcherie que les riverains se battent : il s’agit cette fois de transformer l’une des exploitations de la commune en une ferme-usine capable de produire 17 000 porcs par an, ce qui en ferait la plus importante porcherie du Sud-Ouest.
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