Depuis 2015, l’Église protestante permet la bénédiction des mariages homosexuels. Alors que les souvenirs de la Manif Pour Tous sont encore vifs dans les esprits, nous avons voulu rencontrer ces pasteur·e·s qui pensent que l’amour est le même pour tous et toutes.
« Aimons-nous les uns les autres, car l’amour vient de Dieu. Celui qui aime est né de Dieu et il connaît Dieu. Qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. » Ce sont ces propos que l’apôtre Jean tient dans le Nouveau Testament. Des couples homosexuels qui s’aiment, il y en a. Des couples homosexuels protestants, calvinistes ou luthériens, qui souhaitent se faire bénir à l’occasion de leur mariage, beaucoup moins.
Pourtant, cette bénédiction des couples de même sexe est possible depuis le vote du synode de Sète en 2015. L’Église Protestante Unie de France (EPUdF) a décidé de se positionner sur ce sujet avec l’ouverture du mariage civil aux couples homosexuels. En France, marier ou bénir un couple non marié civilement est passible de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende. La question de bénir les unions homosexuelles ne se posait donc pas avant 2013 et l’adoption de la loi.
Selon la théologie protestante, le mariage est un acte civil qui se passe en mairie, pas dans un temple.
Avec le mariage pour tous et l’autorisation des bénédictions des couples homosexuels, les pasteurs de la Métropole bordelaise s’attendaient à recevoir une kyrielle de demandes de la part de couples de même sexe leur mariage. Mais la grande vague n’a finalement pas eu lieu. Un peu moins d’une dizaine de ces bénédictions ont été célébrées à Bordeaux depuis 2014.
Qui sont ces pasteurs qui ont accepté de célébrer ces bénédictions ? Pourquoi l’avoir fait ? Qu’en pensent les autres pasteurs de la Métropole ? C’est avec ces questions en tête que je suis partie à leur rencontre.
La vision protestante du mariage
Je me suis tout d’abord heurtée à ma vision du mariage. Pour moi, le mariage religieux est aussi important que le mariage civil. Il unit, devant Dieu, deux individus. J’ai donc été surprise par la définition protestante du mariage que ces pasteurs m’ont expliquée.
Cet article est réservé aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter
Nous avons besoin de 1 000 nouvelles souscriptions pour continuer à exister.
Découvrir nos offres d’abonnement