Dans le milieu historiquement masculin de l’agriculture, de plus en plus de femmes de-viennent exploitantes. Elles refusent le cliché de la femme simple « aidante » à la ferme et font bouger les lignes de l’ancien modèle agricole. Dans les Pyrénées-Atlantiques, rencontre avec quatre femmes qui incarnent les paysannes d’aujourd’hui.
Elles sont viticultrices, apicultrices, éleveuses. Irène, Hélène et Jessica font partie de cette nouvelle génération de femmes décidées à prendre pleinement leur place dans le monde agricole. Un milieu historiquement masculin, où les femmes n’ont longtemps eu que le second rôle, voire celui de figurante: l’homme chef d’exploitation et la femme au mieux collaboratrice, au pire simple « aidante ».
Babeth, autrefois « la petite jeune fille du marché de gros de Pau », a assisté à ces changements. Dans le Béarn, les femmes ont le droit d’hériter des terres agricoles depuis le xıe siècle ; aujourd’hui elles sont de plus en plus nombreuses à s’installer. Ainsi dans le département des Pyrénées-Atlantiques, 27,7 % des chefs d’exploitation sont des femmes (soit 3 256 personnes). Elles représentent 47,3 % des coexploitants (chiffres de la Chambre d’agriculture des Pyrénées- Atlantiques).
Une nouvelle place dans le monde agricole qui colle aux enjeux de l’actualité mondiale : les femmes seraient vectrices de changements, de diversification et d’une agriculture plus durable selon une étude 2016 Agreste Graphagri 2019 pour le ministère de l’Agriculture.
Irène

Irène est viticultrice. Depuis 25 ans, elle produit du vin de Jurançon en Agriculture biologique sur le domaine Latapy. Héritière de la ferme de ses parents, elle a transformé cette exploitation agricole typique de la région en domaine viticole à part entière. Être une femme seule n’est pas problématique pour cette agricultrice au caractère affirmé. « Je pense que [dans la région] je suis la seule femme toute seule », reconnaît-elle tout de même. Mais elle s’empresse d’ajouter « pour moi ce n’est pas un vrai sujet. Je fais ça, car j’avais envie de le faire. J’aurais été un garçon, ça aurait été pareil ! » Pour elle, ce qui est fondamental, c’est d’être autonome. Pas question de dépendre financièrement de quelqu’un. Elle veut vivre et cultiver sa terre comme elle l’entend: pas de tracteur dernière génération, de la vente exclusivement en direct et beaucoup de diversification.
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