De 1672 à 1837, 508 expéditions négrières financées par des armateurs bordelais déportent plus de 130 000 noirs vers les colonies. Sans le savoir, vous habitez peut-être l’une des 23 rues qui portent le nom d’un négrier.
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Découvrir nos offres d’abonnementProgramme B est un podcast de Binge Audio : Pour mieux comprendre ce qui se joue dans le monde, Thomas Rozec s’empare d’une question d’actualité et la soumet à celles et ceux qui seront à même d’y répondre. Vingt minutes par jour, cinq jours par semaine, dès 17 heures.
En octobre, Thomas Rozec est passé par la rédaction de Far Ouest pour réaliser en collaboration avec Clémence Postis une série d’épisodes sur Bordeaux et son histoire, baptisée « Bordeaux, passé à recomposer ».
De 1672 à 1837, 508 expéditions négrières financées par des armateurs bordelais déportent plus de 130 000 noirs vers les colonies. À Bordeaux, plus d’une vingtaine de rues portent un nom de négrier et les traces du commerce colonial sont bien visibles.
Un passé bien difficile à assumer pour la ville et ses habitants. Karfa Diallo, organisateur de visites du Bordeaux négrier avec son association Mémoires & Partages, nous fait arpenter la ville et (re) découvrir une histoire dissimulée dans la lumière des quais de Bordeaux.
L’arrivée récente d’un maire de gauche, Pierre Hurmic, à la tête de Bordeaux, après des décennies de règne de la droite, rebat les cartes dans la ville. Bordeaux la cossue, Bordeaux le pré carré du gaullisme à l’ancienne, Bordeaux la « belle endormie », tout cela, supposément, appartiendrait au passé.
Le passé, justement, c’est un sujet qui fâche sur les bords de la Garonne. Si la ville se projette désormais vers un avenir différent, il lui faut affronter un épineux sujet : accepter les pages les plus sombres de son histoire. Celles qui mettent en lumière ses préjugés bourgeois, ses errances politiques au XXe siècle, et sa participation active aux crimes effroyables que furent l’esclavage et la colonisation.
Paradoxe à part, c’est cette levée progressive, mais bien réelle du voile jeté jusqu’ici sur ces travers passés qui pourrait bien lui permettre, demain, de s’inventer un nouveau visage.
« Bordeaux, passé à recomposer », c’est une balade en quatre épisodes dans les rues d’une ville où ces histoires sont présentes partout, à condition qu’on accepte de les y regarder. C’est une série de Thomas Rozec et Clémence Postis, réalisée par Mathieu Thèvenon, en partenariat avec la revue Far Ouest.