La peur, qu’on la recherche ou qu’au contraire on l’évite est un mécanisme normal de notre cerveau. Mais comment ça marche ?
La peur est, par définition, une réaction physiologique et comportementale à un danger imminent. La présence d’un prédateur par exemple. Ou se retrouver face à face avec une autre voiture en frontal. Tout ça génère de la peur.
La peur, nous la ressentons toutes et tous. Mais d’où vient-elle ? Et comment se déclenche-t-elle dans nos petits cerveaux ? Pour le comprendre, direction le Neurocampus de Bordeaux pour rencontrer Anna Beyer, chef d’équipe à l’INSERM et spécialiste des circuits neuronaux de l’anxiété.
Un sujet PopEx (France 3 Nouvelle-Aquitaine), incarné par Chandrou Koumar.
La peur, elle se manifeste comment ?
Il y a des symptômes physiologiques et comportementaux, qui peuvent être similaires. Au niveau comportemental : l’évitement. Il est en général la première réaction. Et niveau physiologique : une augmentation de la fréquence cardiaque et de la fréquence respiratoire
Et dans le cerveau, ça se passe comment ?
Il y a un réseau de structures cérébrales qui sont connectées et qui répondent en présence d’un danger ou en présence d’un signe d’un danger.
Ce réseau inclut différentes régions, dont l’amygdale, et différentes régions corticales, comme le cortex insulaire ou le cortex préfrontal.
Mais il faut garder à l’esprit que la peur ne réside pas dans une seule région cérébrale, que c’est plus compliqué que ça : ce sont des réseaux qui ont des fonctions multiples, parce qu’il y a plein de paramètres à contrôler.
Dans le cerveau, il y a des structures clés qui ont été identifiées : l’amygdale dont je vous parlais est vraiment une région très importante qui a été très étudiée et qui est aussi connue pour être dérégulée chez des patients qui ont des troubles de la peur, comme le syndrome de stress post-traumatique ou des troubles anxieux.
Moi, j’aime bien regarder des films d’horreur pour me faire peur. Pourquoi on cherche à provoquer ce sentiment ?
Ça, c’est surtout de la spéculation, mais c’est que notre cerveau est fait pour avoir peur. Donc on peut stimuler notre cerveau de différentes manières, en écoutant de la musique qui nous plaît, en se promenant dans la nature et en jouant de ce système parce que ça va générer une émotion.
Donc quelque part, c’est un générateur d’émotions. On aime aussi beaucoup des choses qui génèrent des émotions plus positives. Et quelque part, quand on génère une émotion négative comme ça, spécifiquement de peur, on a le contrôle.
C’est-à-dire que c’est nous qui la générons. Donc ça peut être une manière aussi d’apprivoiser, en particulier chez l’enfant, cette émotion et de se dire, d’accord, je peux avoir peur, mais je peux aussi l’arrêter, je peux rationaliser ce qui se passe.
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