Le road-trip à vélo continue ! Après l’abeille, nos deux auteurs débarquent dans le Pays-Basque. Ici, l’eusko est une monnaie locale particulièrement active, la première de France. Une véritable alternative à l’euro ?
Notre route des alternatives monétaires marque son troisième arrêt à Saint-Jean-de-Luz. Après l’abeille, nous roulons sur la piste d’une autre monnaie locale : l’eusko (prononcez éouchko pour ne pas écorcher les oreilles de nos amis bascophones). Directement inspiré de l’exemple lot-et-garonnais, un groupe de citoyens décide à l’été 2011 de fonder une monnaie propre au Pays basque Nord — comprenez, côté français.
Ses concepteurs cherchaient notamment à renforcer les liens entre la côte, plutôt urbaine, et l’intérieur des terres, plus rural. Dante Edme-Sanjurjo, président de l’association Euskal Moneta, se souvient de cette genèse pleine d’enthousiasme : « Ce sont deux mondes qui se côtoient et qui ont encore besoin de travailler ensemble. Si la monnaie locale peut mettre en relation les producteurs de l’intérieur avec les restaurateurs de la côte, c’est intéressant ! »
L’euskokart est une carte de paiement sans contact qui simplifie grandement la logistique du passage à la monnaie locale.
Tout le monde est consulté et bienvenu. « On a rapidement souhaité mélanger les gens : les écolos, les défenseurs de la langue basque, les commerçants… » se rappelle Dante. Les plus motivés se fondent en comité de pilotage, ils font des voyages d’études auprès d’autres monnaies locales existantes, ils deviennent des spécialistes du sujet et exposent leur vision lors de plusieurs consultations citoyennes. Même le nom de la monnaie est issu d’un vote populaire. Ce sera eusko, un adjectif qui signifie tout simplement « basque » en langue euskara.
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