En Dordogne, des propriétaires de parcelles de forêts qui ne voulaient plus vendre leur bois aux grosses coopératives sylvicoles ont eu une idée : monter leur propre scierie associative, et apprendre à bûcheronner, ensemble.
En Dordogne, des propriétaires de parcelles de forêts qui ne voulaient plus vendre leur bois aux grosses coopératives sylvicoles ont eu une idée : monter leur propre scierie associative, et apprendre à bûcheronner, ensemble. Pour sauver la forêt, les membres du collectif Au coin des scieurs apprennent à respecter la forêt, et ne couper que ce dont ils ont besoin.
Mais ça veut dire quoi, raisonnable ? C’est ce que va nous expliquer Philippe Petrau, co-président de l’association.
Un sujet PopEx (France 3 Nouvelle-Aquitaine), incarné par Ana Hadj-Rabah.
C’est quoi une gestion forestière douce ?
Une gestion de forêt douce, ça ne veut pas dire qu’on arrête de couper. Ça veut dire prélever différemment, afin de conserver une forêt diversifiée. Notre but est que les propriétaires prennent conscience de leur forêt.
Et comment vous vous y prenez ?
Début 2022, on s’est regroupé entre charpentiers et menuisiers, autour d’une association avec ce projet commun. Ce qu’on voulait, c’est continuer à vivre de notre métier, mais sans détruire les forêts.
La plupart des scieries appartiennent à de grosses coopératives forestières, mais il existait une scierie artisanale, ici à Tursac, qui était à l’arrêt. Alors, on a décidé de la reprendre pour permettre aux propriétaires de scier leur propre bois, coupé quelques mètres plus loin.
Et cela permet aussi aux charpentiers ou travailleurs du bois d’utiliser de la ressource locale, issue des forêts de Dordogne.
Comment vous en êtes venus à ce projet ?
J’étais charpentier pendant 25 ans. Je voulais sortir d’un modèle industriel de la forêt, en utilisant la ressource locale : on a plein de forêts ici, en Dordogne. Je n’étais pas seul dans ce cas, alors on s’est dit : pourquoi ne pas se regrouper, entre acteurs de la filière bois, afin de promouvoir une exploitation locale, durable et respectueuse des forêts du secteur ?
Ça existe ailleurs, ce genre d’associations ?
Oui. Nous faisons partie du réseau des alternatives forestières, qui existedepuis plus de 10 ans, et qui rassemble tous les acteurs désireux de préserver les forêts. De nombreuses initiatives du genre ont essaimé un peu partout, comme en Corrèze, par exemple.
Votre métier n’était pas vraiment de couper du bois, à la base. Vous êtes vous formé à cela ?
Oui, nous nous sommes formés au sciage et à la reconnaissance des essences locales, notamment.
Avec une mono-essence, la forêt se meurt peu à peu. C’est essentiel pour la vie de la forêt de disposer de plusieurs types d’essences dans un massif. On travaille avec une association, “Cœur de forêt”, afin d’avoir un diagnostic de la forêt.
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