Une forêt locale et un bois de qualité, c’est bénéfique pour tous. Cela peut aussi permettre de nous faire du bien d’une manière bien inattendue…
Partons près d’Angoulême, à la rencontre de Pascal Dumas, artisan ébéniste, qui fabrique des sextoys en bois. Après une carrière dans les meubles de cuisine, Pascal est le premier en France à s’être lancé dans la confection de sextoys en bois. Godemichets, plugs anals, cockrings…
Tout est réalisé à la main, avec des bois labellisés, non-traités et issus de forêts écogérées de notre région, voire de France. Pascal a même travaillé avec un sexologue, afin de créer des jouets adaptés aux morphologies et pouvant même servir à de la rééducation. Dans l’atelier de Pascal, nous découvrirons comment réaliser un superbe plug à partir d’une bûche… et sans risque d’écharde.
Un sujet PopEx (France 3 Nouvelle-Aquitaine), incarné par Alexia Gallesio.
Comment vous est venue l’idée de fabriquer des sextoys ?
Je me suis lancé il y a 9 ans. Avant, je fabriquais des meubles de cuisine. Mais j’avais du mal à m’en sortir, et je n’ai pas eu d’autre choix que de changer de voie, sinon je mettais la clé sous la porte.
À l’époque, il n’existait pas de beaux objets pour le plaisir intime, c’était surtout du plastique et pas de matière noble. J’ai commencé à créer une gamme, sur un coup de poker, et en quelques mois, ça a cartonné.
Et tout ça, avec du bois d’ici ?
De la région au maximum oui, ou sinon, à minima français. Je ne travaille qu’avec des bois labellisés, non-traités, séchés naturellement et issus de forêts éco-gérées. J’utilise du merisier, du noyer, de l’érable…
C’est vraiment différent, la fabrication d’un sextoy par rapport à un autre objet en bois ?
Oui, très. Par exemple, j’ai été obligé de fabriquer des machines qui n’existaient pas dans le commerce, pour réaliser certaines découpes. C’est un travail très manuel : 80% de la sculpture se fait à la main. Pour moi, ce métier se rapproche davantage du métier de sculpteur. Et avec les mains, on fait tout ce qu’on veut quand on est doué !
Mais… il n’y a pas de risque de se mettre des échardes quand on joue avec ?
Aucun risque. Les trois quarts du temps de conception sont consacrés au ponçage.
Et pour un rendu lisse et agréable, on passe ensuite au vernis. J’ai un petit secret de fabrication, alors je ne vous montrerai pas tout le processus… Mais sachez que j’utilise un vernis respectueux de nos muqueuses.
Vous faites des modèles en série, ou vous fabriquez des jouets sur-mesure pour vos clients ?
Les deux. J’ai une gamme de jouets que je propose à la vente, et je réalise aussi des sextoys sur-mesure à la demande des clients : ils proposent leurs idées, et on voit ce qu’il est possible de faire.
On crée tous les objets possibles pour le plaisir intime : des godemichets, des plugs anals, des stimulateurs clitoridiens… Et uniquement en bois.
Et vous faites absolument tout ce qu’on vous demande ?
Pas tout à fait. Je veille à ne pas mettre mes clients en danger, mais il m’est arrivé qu’on me demande des plugs anals de 7 ou 8 cm de diamètre…
Tous ces designs, ils sortent de votre imagination ?
Pas seulement. Quand j’ai créé ma boutique, un sexologue m’a contacté, afin de voir comment on pourrait travailler ensemble sur la conception de jouets. Il est venu à l’atelier, on a mêlé nos idées pour créer une gamme « thérapie », pour de la rééducation, des problèmes féminins comme le vaginisme… J’ai ensuite travaillé avec une designeuse qui m’a aidé pour le dessin des jouets.
Et il y a un marché pour ces sextoys made in France ?
Clairement. Nous ne sommes que quelques-uns en France à fabriquer des sextoys en bois. On a inventé une sorte de nouveau métier, et il y a une vraie demande pour ça : dans les grosses périodes, comme la Saint-Valentin, je fais jusqu’à 200 colis par mois.
Je vends en France, mais aussi à l’étranger : j’ai des commandes de toute l’Europe, des Etats-Unis, d’Australie…
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