Le roller derby est un sport féministe, inclusif, qui mêle esprit de sororité et capacités physiques.
Notre journaliste va enfiler les patins et participer à un entraînement avec l’équipe de Bordeaux.
Ça vous dit de faire de la bagarre, de filer comme le vent sur vos patins à roulette…. et en plus de faire vivre vos valeurs féministes et inclusives ?
Tout cela est possible, grâce au Roller Derby. Arrivé des États-Unis il y a plus de 10 ans, ce sport de contact s’est rapidement développé en France. Et à Bordeaux, on trouve l’un des plus vieux Derby club !
Entre force, équilibre et stratégie, ce sport combine une multitude de compétences tout en étant inclusif et féministe. Pour en savoir plus, notre journaliste est allé à Darwin pour rencontrer Sassy Charlie, membre du club de Roller Derby de Bordeaux.
Sassy Charlie, je suppose que ça n’est pas ton vrai nom. C’est ce qu’on appelle un derby name, c’est ça ?
Oui c’est ça. Après notre première année au club, on gagne notre derby name. L’idée c’est d’oublier notre vie “normal” quand on arrive au club. Il nous permet de nous détacher de notre vie de tous les jours. C’est un alias qui nous donne la possibilité d’être qui on veut. Souvent c’est un jeu de mot avec des références ou un trait de caractère.
Quelles sont les règles du Roller Derby ?
Le Roller Derby c’est un sport de contact sur patins à roulette qui se joue à 10 sur la piste. Deux équipes de cinq s’affrontent. Dans chaque équipe il y a quatre bloqueuses et une jammeuse. Elle, on la reconnaît grâce à son étoile sur le casque.
Le but du jeu est que la jammeuse dépasse les bloqueuses adverses, groupées en pack, pour passer en tête et faire le plus de tours de piste possible : c’est comme ça qu’on marque des points.
Il faut être prête à aller au contact, mais on ne peut pas faire ça n’importe comment. Le Roller Derby c’est plus de 80 pages de règles encadrées par la Women’s Flat Track Association, une association de ligues féminine de Roller Derby États-Unienne.
Et l’entraînement des débutantes sert justement à prendre confiance en elles : pour ne plus avoir peur de tomber, de pouvoir encaisser les coups et aussi, faire du renforcement musculaire.
Mais moi, je suis pas très grande, ça n’est pas un problème ?
Mais pas du tout ! La racine du Roller Derby c’est justement d’être un sport inclusif accessible à toutes. C’est un sport où tout le monde peut trouver sa place. Moi par exemple, je suis comme toi, je fais 1 mètre 56 et je ne suis pas épaisse, mais je trouve ma place dans la stratégie. C’est un sport qui permet à tout le monde de se trouver une place.
Le Roller Derby est aussi connu pour les valeurs qu’il prône, quelles sont-elles ?
Déjà, nous on est une équipe en non-mixité choisie, ça veut dire qu’il n’y a que des femmes, des personnes transgenres et non-binaire qui peuvent intégrér l’équipe. Et ce choix nous permet de développer un esprit de sororité très important.
Il s’exprime surtout dans l’intime. Par exemple, pour la marche du 8 mars pour les droits des femmes, on va y aller avec les copines du Derby. Cet été, pour le mois des fiertés on a organisé la Queermess, on a fait un match de démonstration et on a invité des Drag Queen.
Mais surtout, c’est important pour nous que le club soit un endroit refuge pour les personnes LGBTQIA+, car il y en a beaucoup dans le club. Ici, personne n’est mise à l’écart parce qu’on est homosexuel, trans ou féministe.