Épisode 8
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Dimanche 12 octobre 2025
par LA RÉDACTION
LA RÉDACTION
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La France est aujourd’hui le sixième producteur mondial de kiwi, avec plus de 45 000 tonnes de kiwis produits chaque année. Et la Nouvelle-Aquitaine est la première région productrice de France, avec 75% de la production venant du Sud-Ouest. Mais savez-vous d’où il vient ? Et pourquoi un fruit tropical pousse dans notre région ?

Le kiwi est un fruit originaire de Chine, où il pousse sur de grandes lianes au bord du fleuve Yang-Tsê. Il serait consommé depuis 3 000 ans, mais est resté longtemps inconnu des Occidentaux…

Il faudra attendre le XVIIIe siècle, pour qu’un père jésuite, Pierre le Chéron d’Incarville, le découvre et en fasse mention dans ses écrits. Mais c’est finalement un Anglais, Robert Fortune, qui ramène des feuilles et des fleurs du fruit en Europe. À l’époque, le kiwi est connu sous le nom de « groseille de Chine ».

En France, les tout premiers plants sont arrivés à Nice en 1904, puis au Jardin des Plantes de Paris en 1920.

Mais à l’époque, le kiwi est surtout utilisé comme un arbre décoratif en Europe, en Nouvelle-Zélande et en Floride. C’est d’ailleurs la Nouvelle-Zélande qui lui donne son nom : comme l’animal emblématique de l’île, ils sont tous les deux petits, marron et poilus. La groseille de Chine devient « le kiwi ».

Mais comment en est-on venus à en planter et en consommer ici, dans le Sud-Ouest ? Pour répondre à cette question, nous avons interrogé Olivier Dupuy, un des plus anciens producteurs de kiwi des Landes.

Un sujet PopEx (France 3 Nouvelle-Aquitaine), incarné par Hermine Costa.

Pouvez-vous me raconter comment ce fruit est arrivé jusque chez nous ?

À la base, c’est l’histoire de deux amis : ils s’appelaient Henri Pedelucq et Jean-Louis Soyez. Ce sont deux ingénieurs agronomes qui ont fait leurs classes ensemble à l’Institut National Agronomique de Paris. Un jour de 1965, Henri Pedelucq repère des fruits néo-zélandais sur le marché britannique. Il achète alors des plants dans le but de les acclimater dans sa région des Landes, dans le bassin de l’Adour. C’est là que tout a commencé. Les premières plantations dans les Landes datent de 1965 environ.

Et vous, comment avez-vous rejoint l’aventure ?

Mon père connaissait bien Henri. À l’époque, j’avais une vingtaine d’années, et je me suis lancé avec eux. Nous étions une poignée à croire en ce fruit exotique qui pouvait pousser dans notre région. En 1978, avec des amis, on a fait le tour de France pour voir les quelques plantations de kiwi qui existaient. L’histoire du kiwi a démarré comme ça : on s’est tous mis autour d’une table, les producteurs du coin, et on a créé un syndicat. J’avais 26 ans. Le kiwi, ici c’est une histoire de familles, de générations qui ont été pionniers et qui ont été transmises aux suivantes.

En 1965-66, on voit pousser les tout premiers kiwis français, et même européens. On faisait partie des fers de lance du monde du kiwi. Nous n’étions qu’une poignée à se lancer dans l’aventure.

Aujourd’hui, combien êtes-vous à cultiver le kiwi dans la région ?

Nous sommes environ 350 répartis dans le Sud-Ouest. C’est devenu un fruit emblématique de la région, mais au départ, il n’y avait que quelques fous à y croire. Aujourd’hui, la plupart des pionniers du kiwi français sont morts. Plus personne n’est là pour raconter cette histoire. Et c’est une belle histoire, de pari, et d’hommes.

Quel est le climat idéal pour faire pousser le kiwi ?

Il lui faut un climat océanique avec des températures suffisamment basses pour le repos végétatif de la plante, un sol fertile et humide et un bon ensoleillement. Comme ici, dans le Sud-ouest !

Le kiwi n’est pas un arbre : c’est une liane. Les fruits poussent le long des tiges, et on les récolte à la main.

Combien de temps faut-il à un kiwi pour être mûr ?

Quasiment un an. Il commence à bourgeonner en mars, avant la floraison qui intervient au printemps. Ensuite, les fruits se développent tout l’été, jusqu’à la fin du mois de septembre. Dès octobre, on le cueille.Il ne doit pas être trop ferme si on veut le consommer tout de suite. Sinon, on le prend un peu plus dur, et on le laisse mûrir aux côtés de pommes ou de poires.

Avec environ 70 milligrammes de vitamine C par kiwi, il en contient plus que les oranges. Et en plus, le kiwi de l’Adour, lui, vient de moins loin…

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