En 2013, l’entreprise canadienne Cominor-La Mancha obtient un permis exclusif de recherche (PER) d’or dans la Creuse, près de Lussat. En 2016 pourtant, ce PER n’est pas renouvelé par les autorités. Les raisons de l’abandon de ces recherches restent encore obscures. Et si la mobilisation locale, à petite échelle, avait réussi à faire plier ce géant ?
L’ancienne région Limousin attire. Non pas pour son cadre de vie, mais pour ses sols remplis d’or, dont elle regorge encore. La mine de Salsigne, la dernière de France, a été fermée en 2004 : pas assez rentable. Depuis 2013 néanmoins, sous l’impulsion d’Arnaud Montebourg — comme nous l’expliquions dans notre deuxième épisode — une dizaine de permis de recherches de mines d’or ont été déposés dans l’hexagone.
Deux de ces permis de recherches de mines d’or ont été accordés en Nouvelle-Aquitaine, le premier en Haute-Vienne (dit « permis de Bonneval », dont nous avons parlé dans notre troisième épisode), le second dans la Creuse, à Lussat (dit « permis de Villeranges »).
Pas moins de 28 communes ont également pris position contre le projet depuis 2014.
Cominor-La Mancha, l’entreprise canadienne qui recherchait depuis 2013 de l’or dans la Creuse, n’a pas obtenu de renouvellement en 2016, d’après la préfecture. Pourtant, l’entreprise avait bien déposé, au dernier moment, soit le 17 juillet 2016, une demande de renouvellement de son permis exclusif de recherche de mines d’or pour trois ans. Pourquoi ce retournement de situation ?
Des Creusois déterminés
Remontons en février 2014. Tout commence dans une salle de la mairie de Chambon-sur-Voueize, près de Lussat. Quatre ou cinq personnes habitant le secteur se réunissent pour une première réunion. Elles craignent que l’activité de l’entreprise minière, qui a obtenu un premier permis quelques mois plus tôt, ait des conséquences désastreuses sur l’environnement creusois. Est alors créé le collectif StopMine23. Son but ? Collecter autant d’informations possibles sur le projet.
« Ce qui nous a rassemblés au départ est la protection de l’environnement, car le site se trouve à côté d’une réserve naturelle. De fil en aiguille, nous avons continué les réunions une fois par semaine pendant deux ans », explique Perrine Garreau de StopMine23.
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