Samedi 2 juin 2018, 1 500 auto-stoppeurs participent à une course d’un nouveau genre : la Mad Jacques. De Bordeaux, Paris, Lyon et ailleurs, tous ont le même objectif : rejoindre Chéniers, petit village de la Creuse. En bon partisans du journalisme total, nous avons lustré nos pouces pour participer à cette grande course en auto-stop. Arriverons-nous dans les temps ? Rien n’est moins sûr.
Place Stalingrad, Bordeaux, 7 h 30 du matin. Au pied du Lion bleu, dans la lumière du matin, une trentaine de personnes attendent, sac de randonnée aux pieds. Deux garçons sont déguisés en Princesse Leïa et Han Solo, un duo de filles en Flamands roses. Nous attendons le top départ de la Mad Jacques : une journée pour atteindre Chéniers, un petit village de la Creuse, uniquement en auto-stop !
Pour cette épreuve je suis équipée de mes plus belles chaussures de randonnée, d’un sac énorme élimé auquel pend une tente quechua. En me voyant partir de chez lui ce matin, mon meilleur ami m’a regardé partir en secouant la tête. « J’aimerais tellement que ton toi d’il y a dix ans te regarde… »
Il y a dix ans, sortir sans eye-liner — même pour acheter du pain — était inconcevable. Porter autre chose que des talons ou des ballerines ? Inimaginable également. Lorsque je me sentais d’humeur décontractée, j’acceptais, à contrecœur, d’enfiler une paire de converse. Mais au fond de la personne plus relax que je suis devenue sommeille encore aujourd’hui le petit cœur d’une vraie princesse bourgeoise. Est-il nécessaire de préciser que je n’ai jamais fait de stop ou de camping ? Je refuse formellement d’aller à un festival s’il faut dormir dans une tente et utiliser des douches communes.

Ça tombe bien : c’est exactement ce pour quoi j’ai signé avec la Mad Jacques. Une fois arrivée à Chéniers, un festival de 24 heures m’attend sur place, camping compris. Cet événement un peu fou a vu le jour en 2017, après une campagne de crowdfunding réussie en décembre 2016. Si 700 participants s’étaient pressés jusqu’à Chéniers l’an dernier, nous sommes 1500 à relever le défi cette année. Bruno Leal Marques, en charge des partenariats de la course, m’explique le choix de ce petit village. « Il nous fallait un lieu équidistant des grandes villes. Et le moulin de Piot, avec son camping, la rivière, cet espace immense… C’était parfait ! »
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