Jouer, c’est pour les enfants ? La société nous pousse à être toujours plus performant et à rentabiliser toutes nos activités. Mais plus la pression augmente, plus jouer devient pour cette nouvelle génération d’adultes un espace de décompression nécessaire.
« Tu as fait quoi ce week-end ? » Pendant longtemps, cette question du lundi à la pause-café m’a plongée dans des abimes de stress. Comment annoncer à ce collègue qui est allé en randonnée que j’ai passé mon dimanche à jouer à la console ? Comment garder une image professionnelle si je leur explique que mon samedi soir a consisté en une soirée jeu de société ? À mon entrée dans la vie active, j’ai glissé sous le tapis du sérieux et de la maturité tous mes passe-temps « puérils ».
J’aime jouer. J’aime m’amuser. Au risque de ne pas passer pour une adulte très crédible auprès de mes pairs qui ne comprennent pas l’intérêt de passer un week-end en Jeu de Rôle grandeur nature. Je vois pourtant les salles d’escape game, ces jeux d’énigmes, fleurir partout en France ; dans ma petite bulle de bons geeks, tous mes amis (ou presque) aiment jouer aux jeux de plateaux et sont à la recherche d’un maître du jeu pour une partie de jeu de rôle papier. Pourquoi est-ce que je me sens tout de même un peu coupable d’avoir des passe-temps jugés si peu matures ?
Le regard des autres
Je retrouve ce sentiment d’incompréhension auprès des adhérents de l’EDIL. L’Espace de Développement de l’Imaginaire Ludique est une association de jeu bordelaise. Leur local, chaleureux et accueillant ressemble à une caverne d’Ali Baba. Entre les jeux de plateaux, ceux de figurines ou les livrets de règles de jeu de rôle, on m’annonce que plus de 600 jeux se serrent sur les étagères, du sol au plafond.
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