Thierry Bouret, important céréalier dans la plaine d’Aunis, défend l’installation de retenues d’eau pour irriguer ses champs. Pour lui, la question des bassines est avant tout affaire de volonté politique.
« Dans le monde, 17 % des surfaces (agricoles) sont irriguées. Ces 17 % représentent 40 % de la production mondiale. » Assis face à une baie vitrée qui s’ouvre sur une vaste parcelle de terre encore nue, Thierry Bouret, 55 ans, parle d’une voix posée. Pour le deuxième rendez-vous de ce feuilleton sur les protagonistes de la bataille de l’eau, au nord de la Nouvelle-Aquitaine, j’ai rendez-vous avec l’un des principaux céréaliers de la plaine d’Aunis.
Le 22 février, il me reçoit de bonne grâce dans la salle de réunion de ses entreprises. Mais il ne tient pas à s’étendre sur l’ensemble de ses responsabilités.
Outre les 200 hectares de l’exploitation familiale, à Bois-Joly sur la commune de Saint-Pierre-d’Amilly, Thierry Bouret gère la production sur un bon millier d’autres, via plusieurs sociétés dans lesquelles il est actionnaire principal ou associé. C’est aussi un grand irriguant. Chaque année, les canons à eau postés dans les champs arrosent blé dur et maïs. D’emblée, il précise qu’il souhaite s’exprimer sur l’eau non à partir de son cas particulier, mais d’un point de vue général, « pour dépassionner le débat ». Nous savons l’un et l’autre que nous ne partageons pas les mêmes idées sur le sujet.

Investi dans un groupement pour la construction, en 2008, de cinq réserves d’eau d’une capacité de 1,5 million de mètres cubes en bordure de Marais poitevin, il rencontre l’opposition d’habitants et d’associations. Nature environnement 17 porte l’affaire au tribunal administratif. Le feuilleton judiciaire dure plusieurs années. Les réserves sont jugées illégales en 2009, puis 2010. Néanmoins, le syndicat d’irriguant les remplit et les utilise chaque année, de 2010 à 2014. En 2015, après une nouvelle enquête publique, les réserves sont à nouveau autorisées. Enfin, en 2017, le tribunal administratif de Poitiers reconnaît le préjudice subi par Nature environnement 17 du fait de l’exploitation illégale des réserves pendant 4 ans.
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