Du fait des bouleversements climatiques et des activités humaines, la première des ressources de l’Humanité apparaît menacée dans toutes les simulations scientifiques. Acteurs de l’eau et citoyens s’organisent pour prévenir et anticiper les scénarios catastrophes. Alors que notre région devrait être la plus touchée par les pénuries d’eau d’ici 30 ans, sommes-nous préparés au pire ? Enquête.
Imaginez que les rivières viennent à se tarir, qu’il vous soit impossible d’entretenir votre champ, votre jardin, ou même d’avoir accès à l’eau potable. Cette description apocalyptique aux atours grossiers n’est pas si éloignée de la réalité. Chaque année, plusieurs villes de France sont frappées par la sécheresse (80 départements à l’été 2019) et les pénuries d’eau.
Ce fut particulièrement le cas dans la Creuse à l’été 2019. Guéret, petite ville de 14 000 habitants, a connu un manque d’eau d’une ampleur sans précédent depuis les années 1950. Après trois mois sans pluie, les 60 points de captages environnants ont chuté de moitié, entraînant une « situation de crise » dès le 10 juillet. À la fin de l’été, les réserves d’eau ne permettaient d’entrevoir qu’un sursis de 100 jours, une situation « catastrophique » selon le maire de la ville Michel Vergnier.

100 jours d’incertitudes pour les habitants d’une ville au bord de la « catastrophe naturelle ». Des mesures de restrictions ont bien sûr été mises en place : interdiction de laver sa voiture, remplir sa piscine et même d’arroser son jardin. Les contrôles étaient fréquents et les récalcitrants verbalisés.
Non loin de là, la situation était bien plus critique encore. Plus d’eau potable à Gouzon, où l’eau n’arrivait plus jusqu’au robinet. Pour se sortir de cette situation invraisemblable, des camions-citernes acheminant de l’eau ont dû être réquisitionnés. Le maire de la commune reconnaissait à l’époque être « au pied du mur ».
Pénurie d’eau : d’où vient le problème ?
Le problème vient d’abord de notre consommation. Les prélèvements annuels d’eau douce par exemple dépassent le milliard de m3 par an, tous usages confondus, mais hors centrale nucléaire. Le but est de satisfaire aussi bien les usages domestiques (forte démographie oblige) que les besoins industriels, agricoles ou la production d’énergie. Les fortes chaleurs n’y sont également pas étrangères.
Cet article est réservé aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter
Nous avons besoin de 1 000 nouvelles souscriptions pour continuer à exister.
Découvrir nos offres d’abonnement