La Nouvelle-Aquitaine compte à elle seule trois langues locales. On connaît le basque et l’occitan, mais savez-vous qu’il existe un patois en Poitou-Charentes ? Souvent oublié, le poitevin-saintongeais est en passe de disparaître. Mais d’irréductibles Poitevins se battent pour continuer à la faire vivre, et avec elle son patrimoine.
Le poitevin-saintongeais est parlé dans cinq départements, de la Vendée à la Charente-Maritime. Cette langue locale appartient à la grande famille des langues d’oïl, comme le français. Les deux langues ont d’ailleurs des similarités évidentes. En effet, le poitevin-saintongeais est à tort considéré comme du français déformé, et non comme une langue à part entière. Si leur ressemblance est troublante, elle ne suffit pas à expliquer son extinction progressive.
Pour comprendre, il faut remonter au XIXe siècle : en 1905, Jules Ferry rend l’école obligatoire pour tous et impose une langue commune, le français du bassin parisien. Pour lui, les langues régionales comme le poitevin-saintongeais entravent l’accès à une unité nationale. Il est dorénavant interdit aux écoliers de parler leurs langues locales sous peine de sanctions.
Une identité culturelle à défendre
Cette chasse aux langues régionales a laissé des traces. Aujourd’hui, le poitevin-saintongeais ne se transmet plus de génération en génération, et ses locuteurs sont de moins en moins nombreux. L’UNESCO estime même que la langue est gravement en danger, puisqu’elle n’est parlée que par 1 % de la population française. Pourtant, le poitevin-saintongeais est le symbole du patrimoine et de l’identité culturelle des Poitevins.
Dans le Poitou, des irréductibles se battent pour continuer à la faire vivre. Pour ces défenseurs, comme Jean-Christophe Dourdet, enseignant-chercheur en linguistique, perpétuer la langue locale du Poitou-Charentes est une priorité, la parler permet de ne pas oublier ses origines et son histoire. À son échelle, Jean-Christophe Dourdet participe à la promotion du poitevin-saintongeais en proposant des cours à tous les curieux.
Billet de TER en poche, Fanny est partie pour Popex direction l’université de Poitiers assister à l’un de ces cours.