Épisode 3
7 minutes de lecture
Mercredi 29 juin 2022
par LA RÉDACTION
LA RÉDACTION
Nous sommes un média en ligne, local, indépendant, sans publicité et sur abonnement. Nous voulons partir de chez nous, du local, pour ancrer des histoires et des personnages dont le vécu interroge notre place au sein de la collectivité.

La Nouvelle-Aquitaine compte à elle seule trois langues locales. On connaît le basque et l’occitan, mais savez-vous qu’il existe un patois en Poitou-Charentes ? Souvent oublié, le poitevin-saintongeais est en passe de disparaître. Mais d’irréductibles Poitevins se battent pour continuer à la faire vivre, et avec elle son patrimoine.   

Le poitevin-saintongeais est parlé dans cinq départements, de la Vendée à la Charente-Maritime. Cette langue locale appartient à la grande famille des langues d’oïl, comme le français. Les deux langues ont d’ailleurs des similarités évidentes. En effet, le poitevin-saintongeais est à tort considéré comme du français déformé, et non comme une langue à part entière. Si leur ressemblance est troublante, elle ne suffit pas à expliquer son extinction progressive.

Pour comprendre, il faut remonter au XIXe siècle : en 1905, Jules Ferry rend l’école obligatoire pour tous et impose une langue commune, le français du bassin parisien. Pour lui, les langues régionales comme le poitevin-saintongeais entravent l’accès à une unité nationale. Il est dorénavant interdit aux écoliers de parler leurs langues locales sous peine de sanctions.

Une identité culturelle à défendre 

Cette chasse aux langues régionales a laissé des traces. Aujourd’hui, le poitevin-saintongeais ne se transmet plus de génération en génération, et ses locuteurs sont de moins en moins nombreux. L’UNESCO estime même que la langue est gravement en danger, puisqu’elle n’est parlée que par 1 % de la population française. Pourtant, le poitevin-saintongeais est le symbole du patrimoine et de l’identité culturelle des Poitevins.

Dans le Poitou, des irréductibles se battent pour continuer à la faire vivre. Pour ces défenseurs, comme Jean-Christophe Dourdet, enseignant-chercheur en linguistique, perpétuer la langue locale du Poitou-Charentes est une priorité, la parler permet de ne pas oublier ses origines et son histoire. À son échelle, Jean-Christophe Dourdet participe à la promotion du poitevin-saintongeais en proposant des cours à tous les curieux. 

Billet de TER en poche, Fanny est partie pour Popex direction l’université de Poitiers assister à l’un de ces cours.

LA RÉDACTION
Nous sommes un média en ligne, local, indépendant, sans publicité et sur abonnement. Nous voulons partir de chez nous, du local, pour ancrer des histoires et des personnages dont le vécu interroge notre place au sein de la collectivité.
Dans le même feuilleton

Occitan : patrimoine à défendre

Deux rues du centre-ville de Bordeaux possèdent désormais leur panneau en occitan. Pour l’association qui a organisé cette initiative, l’enjeu est double : lutter contre...

La langue basque, éternelle résistante

On la dit aussi mystérieuse que difficile. À la fois héritage culturel et outil de résistance, la langue basque — l’euskera — continue de vivre des deux côtés des Pyrénées....

Et si on apprenait le Poitevin-saintongeais ?

La Nouvelle-Aquitaine compte à elle seule trois langues locales. On connaît le basque et l’occitan, mais savez-vous qu’il existe un patois en Poitou-Charentes ? Souvent oublié...

Ces épisodes pourraient vous intéresser
Histoire(s) Noire(s)

Histoire Noire : les flambeaux des affranchi·e·s

Histoire Noire : les flambeaux des affranchi·e·s

Le 10 mai 2018, l’association Mémoires et Partages organise une Marche aux Flambeaux pour faire découvrir aux Bordelais.e.s un pan méconnu de l’histoire des Noir.e.s : leur...
Au-delà du réel

L'homme-médecine des Landes de Gascogne

L'homme-médecine des Landes de Gascogne

De 1991 à 2001, Laurent a vécu avec les Indiens Lakotas. Ses rencontres avec les hommes-médecine sioux l’ont amené à devenir, un pas après l’autre, un des gardiens de la...
Soutenez Revue Far Ouest !

Nous avons besoin de 1 000 nouvelles souscriptions pour continuer à exister.

Découvrir nos offres d’abonnement