Chaque année, 23 millions d’appareils électroménagers sont jetés. Des cafetières, des lave-vaisselle, des aspirateurs qui partent à la benne. Quand c’est cassé, c’est cassé… Vraiment ? En réalité, les trois quarts du temps, c’est juste un seul composant de l’appareil qui est en panne. Ce qui veut dire qu’on pourrait le réparer. Mais comment faire si on n’est pas un expert du bricolage ? On va au Repair Café de Périgueux.
Tout le monde a déjà entendu l’histoire du lave-vaisselle familial qui fonctionnait sans soucis pendant 30 ou 40 ans. Aujourd’hui, on estime que la durée de vie d’un lave-vaisselle est d’environ 9 ans. C’est ce que l’on appelle l’obsolescence technique.
Autrement dit, quand un objet arrête de fonctionner parce qu’un de ses composants a une durée de vie limitée. Alors, on en achète un nouveau. Sauf que ça a un coût économiqueet un coût écologique. Alors, que fait-on ? On répare. Pour comprendre comment se transformer en Bob le bricoleur, Luigy a rendez-vous à Périgueux avec Pascal Menut, fondateur et membre de l’association l’escale & co.
Un sujet PopEx (France 3 Nouvelle-Aquitaine), incarné par Luigy Lacides.
C’est quoi un repair café ?
C’est un atelier où des personnes se retrouvent pour réparer ensemble leurs objets cassés. L’idée c’est d’apprendre et de faire apprendre la réparation. Chaque personne vient avec un objet et on le répare avec elle.
On a des bénévoles qui animent l’atelier et qui ont chacun des compétences différentes. Certains s’y connaissent en électronique, d’autres en textile. Lui, il s’y connaît en électronique, lui plutôt en textile.
Si j’ai besoin de réparer quelque chose, je peux vous le déposer et revenir à la fin de la journée et qu’il soit réparé ?
Non, surtout pas. Ça arrive que des gens nous demandent ça, mais ce n’est pas du tout le principe. On répare ensemble, on apprend ensemble. L’enjeu, c’est de démystifier la réparation, de montrer que tout le monde en est capable. Et dans 90 % des cas, en plus, la réparation est bénigne.
Et vous êtes capable de tout réparer ?
On ne répare pas tous les objets, on n’est jamais sûr et ça fait partie du jeu. On a souvent des petits électroménagers type cafetière, des robots ménagers, des aspirateurs… ce sont les appareils qui, dans l’esprit des gens, sont le plus impossibles à réparer sans l’envoyer chez un réparateur spécialisé.
Ce qui est super intéressant c’est que ça permet aussi de créer un lien avec la matière, c’est très gratifiant. On apprend à réparer des choses, ça donne une sorte de pouvoir. Se réapproprier une capacité à connaître profondément les objets qui sont autour de nous, ça donne aussi une forme d’autonomie. On n’est pas dépendant d’une personne ou d’une société pour réparer.
Pourquoi vous avez lancé ce repair Café ?
Moi c’est clairement une conscience écologique, de me dire qu’il faut qu’on fasse attention aux ressources parce qu’elles ne sont pas infinies, on a tout intérêt à maximiser la durée de vie des objets, et même à les limiter. Ce truc de surconsommation c’est plus possible. Cette logique consumériste de jeter quelque chose dès que c’est cassé, ça nous touche.