J’aurais falsifié mon certificat de décès pour rentrer tranquillement du Far West. Tout ça pour que mon frère m’assassine. Mais voilà qu’une brochette d’empêcheurs de tourner en rond s’échinent à prouver le contraire. Aurais-je plutôt été un filou de chercheur d’or ?
Mon squelette, retrouvé au début du XXe siècle, serait donc celui d’Ernest Pagnon de Fontaubert, qui aurait été tué par son frère, Arthur. C’est en tout cas ce que racontent les gens du village depuis un siècle.
Sauf qu’un généalogiste assure que cette version n’est pas crédible. Et ça ne plait pas tellement aux gens du cru, qui ont le sentiment que l’on touche là à leur identité.

Toucher à l’identité d’un village, simplement parce qu’on remet sa légende en question ? Une croyance peut-elle être un élément de construction ? Croyez-en l’expérience du vieux squelette que je suis, chers amis : c’est l’histoire même de l’humanité. De la partie qui croit en un Dieu, bien sûr, mais pas seulement.
Cela fait belle lurette que l’on sait que « nos ancêtres les Gaulois », éléments essentiels et constitutifs de notre patrie, ne sont en réalité qu’un mythe… Mais c’est comme ça : qu’elles se réfèrent à un mythe ou à une réalité, nos légendes forgent, de facto, notre identité.
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