Dix ans après la catastrophe nucléaire du Blayais, Léon et Doreen retournent à Copians. Ils veulent voir, ils veulent comprendre. Faire leur deuil. À quoi ressemble la Gironde, dix ans après une catastrophe nucléaire ?
Léon
Dix années. Dix années pour refaire sa vie, en changer à tout le moins. Quand on a 27 ans, après tout, c’est du domaine du possible : il y a des gens qui s’échappent chaque jour de pays en guerre. Lui n’a fait que vivre la pire catastrophe nucléaire de l’histoire française.
En passant le pont de la Dordogne, pratiquement désert, Léon repense à sa mère, allongée depuis un an maintenant dans un lit médical, au centre de sa maison, à l’autre bout du territoire, le corps envahi de métastases qui poussent un peu partout depuis son cancer du sein.
À son père, chez qui les médecins n’avaient rien décelé d’anormal, et qui n’a déclaré le sien qu’il y a six mois. Pancréas. Tout ça, Léon l’a vécu, épisode après épisode. Dans une sorte de stupeur bercée de culpabilité. C’était pour lui que ses parents étaient revenus à la villa des Walsh malgré l’explosion du bâtiment réacteur de la centrale. Parce qu’il avait menti.
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