Katia Khemache est historienne et autrice du livre Harkis, un passé qui ne passe pas (Cairn Editions). Présente au festival international du journalisme à Couthures-sur-Garonne, elle revient sur l’histoire du camp de Bias, dans le Lot-et-Garonne, où ont vécu jusqu’à 1 300 Harkis à la fin de la guerre d’Algérie.
Qui sont les Harkis ?
À l’origine, les harkis à proprement parlé (avec un petit h !) sont une des cinq catégories de supplétifs de l’armée française pendant la guerre d’Algérie. Ce sont les membres des unités qu’on appelait harka, ce qui veut dire « mouvement » en arabe. Aujourd’hui, le terme générique de « Harki » regroupe tous les supplétifs algériens de l’armée française, et pas seulement les membres des unités en mouvement. On y ajoute aussi les militaires engagés sous contrat ou conscrits, puis les 200 000 « Français de souche nord-africaine ou indigène » qui ont été armés par les Français durant la guerre d’Algérie. Un dernier groupe correspond aux civils : les élus, les notables musulmans et les fonctionnaires qui n’ont pas démissionné pendant ce qu’on a appelé les « événements d’Algérie » entre 1954 et 1962. Le terme de « Harki » regroupe donc toutes ces catégories de personnes, et comme toute généralisation, elle est abusive car elle masque ces réalités complètement différentes.
Cet article est réservé aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter
Nous avons besoin de 1 000 nouvelles souscriptions pour continuer à exister.
Découvrir nos offres d’abonnement